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L’histoire de notre commune

Tout d’abord, d’où vient le nom de notre commune ?

Puycornet tire son nom de l’emplacement du château situé au nord-est de la commune. En effet, celui-ci a été édifié sur un éperon rocheux, le « pech de pierre » qui est le sens des formes anciennes Podium Cornetum (1271) et Puechcornet ( 1210).

La première partie « Puy » est la forme francisée issue du latin « podium » qui signifie « colline » et dont la forme occitane est « pèg ». ( En Occitan, Puycornet se dit Pèg-Cornet, prononcé localement [Pèkurnét]. )

Pour « Cornet », on propose une origine pré-indo-européenne « COR-N » qui signifie « escarpement, hauteur ». La racine « cor-n » est une variante de « kar » qui désigne « un rocher ».

On signale aussi un nom de personne Cornet qui peut représenter un surnom « marchand de cornes » .

Mais l’élément descriptif convient très bien puisque le château domine la vallée du Petit- Lembous et est situé sur un éperon rocheux.

Les habitants de Puycornet sont appelés les Puycornéens.

Et pourquoi ne trouve-t-on pas et n’a-t-on jamais trouvé d’agglomération sur notre commune ?

C’est parce que le château de Puycornet fut le siège d’une baronnie détenue par un lignage majeur de la région, les Durfort qui étaient aussi barons de Caussade.

Il régnait sur 5 paroisses : Camareil, Cougournac, Gibiniargues, Saint Romain, Rouzet (dont le territoire déborde sur la commune de Lafrançaise où se situe son église.)

« Comme toutes les communes ouvrant sur la vallée du Lemboulas d’un côté et permettant de l’autre l’accès vers l’Aveyron, l’espace de celle-ci fut intensément occupé dans l’Antiquité.

Pour certains sites, il n’y eut pas de coupure au début du Moyen-Age. Ainsi, à Cougournac, villa et exploitation agricole d’un vraisemblable Corconius devenues Cocurniacum servirent de point de fixation à l’église.

 

De même, pour Gibiniargues, le lieu le plus important du secteur car il a concentré l’habitat lors de la transition entre Antiquité et époque médiévale et est, à présent, l’endroit où se dresse la mairie de Puycornet comme un trait d’union entre les siècles.

Ces deux paroisses appartenaient au VII ème siècle à un célèbre membre de la famille des Desiderii, très riche lignée de la vieille aristocratie gallo-romaine. Cet homme était évêque de Cahors et est connu sous le nom Saint Didier (= Desiderius).

Vers 655, il légua à son église cathédrale la villa Jovineanicas devenue Juvignargues et enfin Gibiniargues.

Les deux paroisses orientales plus tardives sont issues des défrichements de la forêt :

– Camareil appelé ainsi à cause de sa position sur un mamelon, est postérieure au VII ème siècle.

– Saint Romain ne serait pas antérieure au Xème siècle. Près de cette dernière église, qui devint la paroisse de rattachement du château, un hameau s’est formé très tôt.

Quant à Rouzet, c’est sur cette paroisse que Bertrand de Durfort, seigneur de Puycornet, offrit en 1166 le site de Francou à l’ordre de Grandmont.

Humanisé très tôt sur certains points, occupé sans cesse et cultivé depuis 2000 ans, le territoire de Puycornet s’est peuplé au gré des ouvertures de terroir. Il en est résulté un habitat dense mais entièrement dispersé que personne n’eut l’idée ou l’envie de concentrer. »

trait

 

Source: Al canton de Christian-Pierre Bedel

Remarque: On parle de 5 paroisses mais en fait elles sont au nombre de 7. En effet, les paroisses de Sainte Arthémie et de Saint Amans-de-Molières débordent sur la commune de Puycornet.

LE PATRIMOINE DE NOTRE COMMUNE

LES EGLISES

On compte 4 églises sur Puycornet.

L’église de Camareil est dédiée à Saint Saturnin de Toulouse et fut jusqu’à la révolution une annexe de Sainte Arthémie. Cette église n’avait pas de presbytère. C’est une très modeste construction en terre battue refaite sans doute au XVIIème siècle. Elle présente un plan rectangulaire avec un chevet plat; elle est couverte d’un lambris. La façade occidentale sur laquelle s’ouvre le portail est couronnée d’un clocher-mur percé de 3 arcades en plein cintre.

L’église de Cougournac a des origines assez anciennes: l’abbaye de Moissac la possédait avant 1097. Cette église possédait un presbytère. Elle est dédiée à Saint Etienne. L’édifice fort modeste s’élève à flan de coteau et a été rebâti au XVIIème siècle presque entièrement en terre battue; le fond a été reconstruit en meilleur matériau en 1736. Le plan est celui d’une salle rectangulaire. La façade en pierre gréseuse est épaulée par 4 contreforts et surmontée d’un clocher-mur refait au XIX ème siècle. L’élément intéressant de cette église est la décoration intérieure du XVII ème siècle qui occupe tout le mur du chevet. Elle comprend un autel en bois, un antependium (décor de la face antérieure d’un autel) en cuir de Cordoue repoussé et peint, un tabernacle (petite armoire destinée à conserver les hosties consacrées) avec thador (piédestal recouvert d’une pièce de tapisserie où l’on pose le saint sacrement) et panneaux latéraux en bois doré et 2 tableaux représentant Saint Etienne et Saint Jacques le majeur. A quoi s’ajoutent les balustres de communion en bois.

L’église de Gibiniargues, placée sous le vocable de l’Assomption est un édifice bâti partiellement en terre et presque isolé sur un plateau, non loin de la mairie de Puycornet. La construction actuelle date dans son ensemble de la seconde moitié du XVII ème siècle mais elle a été remaniée au XVIII ème siècle et en partie refaite dans le courant du XIX ème siècle. Au chevet plat primitif a succédé une abside à 3 pans que prolonge une nef rectangulaire. Une chapelle a été ajoutée aussi au XIXème. Le chœur et la nef sont couverts d’un lambris à cavet (moulure concave voisine du quart de cercle) reposant sur une corniche. Le mur de la façade ouest, également refait, supporte un clocher-mur ajouré de 3 baies et couronné d’un fronton (couronnement de forme triangulaire ou arquée sur base horizontale qu’entoure un cadre mouluré) cintré. Dans le cimetière adjacent, on aperçoit sur la mur sud de l’église les restes d’un enfeu (niche à fond plat aménagée dans un mur pour abriter un tombeau). Parmi le mobilier, on peut signaler un ancien tabernacle en bois doré du XVIII ème siècle et 2 encensoirs, l’un du XVI ème siècle, l’autre avec sa navette ( récipient en métal en forme de nef contenant l’encens) et plus massif de style Louis XV.

L’église de Saint Romain, celle que nous connaissons remonte dans son ensemble, au XVII ème siècle mais elle a gardé quelques éléments d’une église plus ancienne et a été remaniée au cours du XIX ème siècle. C’est une salle rectangulaire, terminée par un chœur à 3 pans inégaux et couverte d’un lambris. Il existe de part et d’autre de la nef une chapelle latérale. C’est sur la façade refaite en 1835 que s’ouvre le portail et que s’élève le petit clocher-mur ajouré d’une seule baie. On peut voir dans le chœur un ancien armarium (excavation ménagée dans l’épaisseur d’un mur) eucharistique avec un encadrement flamboyant.

Les 4 églises de Puycornet ont été rénovées par la municipalité (le gros-œuvre). Les paroissiens, quant à eux, ont remis à neuf l’intérieur.

Source: Dictionnaire des Paroisses du Diocèse de Montauban de P. Gayne

LE PONT DU VERT

Se trouvent sur notre commune les vestiges d’un ancien pont dit  romain près de Sainte Arthémie. Du Moyen-Age jusqu’au milieu de XVIIIème siècle, le pont du Vert ou pont Albert est de première importance. Il est situé sur le tracé de l’ancienne route royale de Paris à Toulouse qui venant de Cahors, passe par Castelnau-Montratier, Molières et Montauban. Il s’agit d’une voie de circulation importante de direction nord-sud franchissant le Petit-Lembous entre Saint-Amans et Sainte Arthémie. Il perd de son importance au milieu de XVIII ème siècle lorsque la nouvelle route royale construite sur le tracé de l’actuelle route départementale n°820 fait passer par Caussade l’essentiel du trafic. Ce pont a bénéficié d’une étude historique et archéologique entre 1999 et 2001 qui a permis de mieux connaître l’édifice et de le dater plus précisément. Contrairement à la tradition orale, , aucune information fiable ne permet d’attribuer la construction de ce pont aux Romains même si une occupation humaine est attestée durant l’Antiquité à Sainte Arthémie. En effet, au centre du pont, l’arche la plus ancienne est construite entre 1160 et 1220 (datation au carbone 14). Il n’en reste que les vestiges en partie sous l’eau car le niveau d’étiage du Petit-Lembous est, à cette époque, de 2 ou 3 mètres plus bas.

L’étude a révélé 3 états de construction:

– un à la fin du XII ème siècle

– un deuxième (non daté) correspondant à un exhaussement du niveau du pont ancien au-dessus du lit du ruisseau

– un troisième, probablement au XVII ème siècle, mieux connu et mieux conservé, même s’il a subi plusieurs modifications.

Le nouveau pont reconstruit au XVII ème siècle (?) par-dessus le précédent comporte 5 arches et 4 piles avec un tablier d’une largeur de plus de 7 mètres.

Le pont du Vert a également souffert des violentes crues de Petit-Lembous. Ainsi, au milieu du XIX ème siècle, sa largeur est ramenée à moins de 5 mètres.

Ce passage est définitivement abandonné en 1879 lorsque le tracé de la route départementale n° 959 de Montauban à Molières est modifié et qu’un nouveau pont est construit 400 mètres en amont (commune de Castelnau – Montratier).

En 1993, une crue spectaculaire du Petit-Lembous emporte l’arche la plus septentrionale. Le pont ne comporte plus que 3 arches de largeur réduite et la circulation n’y est plus possible.

Le pont du Vert est construit en briques. Ses voûtes sont des voûtes en berceau plein-cintre. L’arche centrale mesure 4,85 mètres de diamètre et l’ouvrage était long de plus de 30 mètres.

LES GARES DE ROUZET ET DU CHÂTEAU DE LISLE

Ces deux gares faisaient partie du réseau ferroviaire, les « Tramways du Tarn-et-Garonne » , créé au début du XX ème siècle. Ce réseau formait un ensemble de 182 kilomètres de lignes à voie métrique exploitées en traction à vapeur. Ces chemins de fer étaient appelés « tramway » parce que les lignes étaient construites sur la plateforme des routes (sur la chaussée ou en accotement).

Les gares de Rouzet et du château de Lisle étaient des arrêts sur la ligne 1, celle de Montauban-Molières via Lafrançaise, qui faisait 35 kilomètres de long. Cette voie ferrée a été ouverte le 1er juillet 1913. C’est la seule qui est terminée quand la guerre éclate et son service est interrompu d’août 1914 à mai 1916.

Mais au début des années 30, des lignes d’autocar sont ouvertes dans tout le département. Aucun tramway ne dégagera de bénéfices. Le trafic voyageur est transféré sur route en 1932. C’est à la fin de décembre 1933 que l’exploitation de toutes les lignes (6 au total) cesse. La ligne 1 fut ensuite déferrée. C’est pour cela qu’il n’en reste aucune trace. Seules nos petites gares témoignent qu’autrefois, une voie ferrée passait dans Puycornet.

Les gares de Rouzet et du château de Lisle appartenaient au domaine privé. Elles ont été rachetées par la municipalité et rénovées en 2015. Elles peuvent servir d’abris pour les cyclistes et les randonneurs pédestres.

LA PLACE DU SOUVENIR JEAN BAYROU

C’est à l’espace situé devant la mairie sur lequel sis le monument aux morts que l’on a donné le nom de « Jean Bayrou », en 2007.

Jean Bayrou fut instituteur à Puycornet de 1943 à 1954. Né à Caylus en 1916 (mort en 1991), il était le fils de Pierre Bayrou (1892-1979), écrivain philosophe et ancien combattant blessé pendant la guerre de 1914-1918.

Jean Bayrou était résistant de 1941 à 1944. Il fut décoré de la Médaille de la Résistance en 1947.

LA CROIX OCCITANE VEGETALISEE

C’est à l’occasion du premier concours de croix végétalisée proposé lors du bicentenaire du département , en 2008, que fut implantée celle de Puycornet.

C’est l’œuvre de notre employé municipal Jean-Paul Bru.

Elle mesure 6,5 mètres de diamètre et a été présentée sur un plan incliné recouvert de castine pour une meilleure visibilité. Les branches de la croix sont ourlées de petits buis verts et un pied de buis blond représente chacune des douze boules. L’intérieur de la croix est garni de pavés autobloquants roses.

Puycornet a reçu le grand prix d’honneur de ce premier concours de croix occitane végétalisée ainsi que le prix spécial du Conseil Général dans le cadre du concours départemental des villes et villages fleuris.

LES PIGEONNIERS

On trouve, sur notre commune, une dizaine de pigeonniers.

Construits près des habitations ou isolés dans les champs, ils témoignent de l’importance de l’élevage des pigeons autrefois. En effet, cet élevage avait pour but de récolter la colombine ou fiente qui pendant une longue période allant du Moyen-âge au XIXème siècle se révéla être l’engrais le plus efficace. De plus, la chair du pigeon a toujours été appréciée. Outre le fait d’être utilitaires, les pigeonniers étaient aussi l’objet de fierté destiné à montrer l’aisance financière de leurs propriétaires. Un grand soin était donc donné à la construction des pigeonniers qui présentent souvent une architecture étonnante.
C’est dans le Midi et en particulier dans la région Midi-Pyrénées que l’on compte le plus grand nombre de pigeonniers. Alors que dans le Nord, le droit de colombage était exclusivement partagé par les grands propriétaires terriens comme les Seigneurs et les Abbayes ( à condition de posséder au moins 50 arpents de terre soit 25 hectares), dans le Sud, ce droit ne s’applique pas puisque déjà en 1682, Simon d’Olive, Conseiller au Parlement de Toulouse, avait déclaré: « Il est convenable qu’il soit permis à tout le monde de bâtir un pigeonnier ».

On distingue différents types de pigeonniers. Sur notre territoire, on peut observer:
– des pigeonniers de type toulousain ou « pied de mulet » aux lieux- dit « Cloup », « Las Bouffios », « Frabel », « Guillamy », « Maleguerre » et à Saint Romain…
C’est sa forme à deux toits décalés de faible pente, en marche d’escalier ou à pentes opposées qui lui donne un profil qui lui a valu l’appellation « pied de mulet ». Parfois, les côtés du toit sont rehaussés, lui donnant la forme « col de manteau ». La couverture est presque toujours en tuile canal. Une contremarche, généralement en bois, permet l’envol des pigeons.

– des pigeonniers à tour carrée aux lieu-dit « Cloupet », « Plaine de Lisle », « Sivadal »…
Ces pigeonniers possèdent un toit pyramidal avec clocheton ou lanterneau et sont agrémentés d’une lucarne. Les murs sont en pierre calcaire, le toit en tuiles plates, en ardoise ou en lauze selon la région.